Kim So Hyeon

La première chose qui nous vient à l'esprit quand on fait la rencontre de So Hyeon c'est qu'elle ne doit pas être facile à vivre. Et dans un certain sens, c'est bien la vérité. Les nombreuses cicatrices qu'on llui a laissé la vie ont fait d'elle quelqu'un de très...décadent. Son unique moyen d'oublier ses chagrins, c'est de faire souffrir ceux qui l'ont fait auparavant. Il ne faut donc pas s'étonner de la voir constamment en compagnie d'un homme, différent cela va de soit, ou encore avec un grand verre d'alcool dans une main et une cigarette - si ce n'est que ça - dans l'autre. Quand elle se sent attaquée, la coréenne devient très agressive et prend même un peu trop facilement la mouche. A la moindre remarque blessante, elle ne peut s'empêcher de répliquer en montrant les dents. Qu'on ne la contredise pas non plus car elle aime par dessus tout avoir raison et gardera jusqu'au bout son idée de départ. Et à ce jeu là, elle gagne toujours. Les gens ont un peu de mal à la suivre, étant une fille assez lunatique. Elle peut être incroyablement souriante et devenir râleuse l'instant d'après. Et c'est sans parler de son énorme franchise, elle n'a jamais su mentir et ne veut de toute manière pas avoir à le faire. Pour elle, toute vérité est bonne à dire, qu'elle fasse mal ou pas.

Sous ces apparences de petite garce, se cache en fait une grande intelligence. Une des principales envies de la coréenne est d'ailleurs de prouver au monde entier qu'une femme peut être sexy et talentueuse. Pour cela, elle se donne beaucoup de mal et ne cesse de faire des efforts. Avec une volonté de fer, elle n'abandonne presque jamais un projet. Elle ne se lance d'ailleurs jamais dans une situation sans y avoir réfléchi auparavant, elle sait désormais qu'agir sous la simple emprise des sentiments n'est pas une bonne chose. Elle est peut-être d'ailleurs devenue un peu trop rationnelle et toute la magie enfantine qui était autrefois présente dans son cœur n'est plus là. Même si de très bon conseil, elle ne pourra que voir le mauvais côté des choses.

Malgré ce fort caractère, So Hyeon reste une personne au grand cœur. Jamais elle ne serait capable de faire du mal aux gens, hommes mis à part, et aider ceux dans le besoin est pour elle très important. D'une sensibilité à toute épreuve, il n'est pas rare de la voir pleurer, une peluche dans les bras, en regardant un film à l'eau de rose. Ses amis sont tout ce qu'il a de plus important pour elle, et pour eux elle est prête à tout. Sa générosité est même tellement grande que certains ont l'audace d'en profiter, mais gentille comme elle est, elle se fait toujours avoir. Paraître forte n'est pas toujours évident.

► Quelle fille ne se souvient pas de son premier amour ? De ce garçon tout simplement trop mignon sous ses airs de gros dur et de plus populaire de l'école ? Sans qu'elle ne s'y attende vraiment, cette chose naturelle s'est introduite dans la vie de la jeune So Hyeon. Âgée d'à peine 9 ans, elle imaginait déjà se marier avec ce garçon en question, convaincue dur comme fer qu'en jouant sans cesse au docteur ils finiraient par avoir des enfants comme les adultes. Ce qu'elle était belle la vie quand on avait gouté au doux baiser de son amoureux au coin des lèvres. Ce que c'était plaisant de pouvoir montrer à toutes ses amies les bijoux colorés que son amoureux avait volé à sa sœur pour les lui offrir. Ce nuage rose sur lequel vivait la petite So Hyeon devint malheureusement rapidement sombre et pluvieux. Elle qui n'était qu'une pure et innocente gamine ne pouvait se douter qu'un garçon puisse un jour lui faire du mal, surtout ce garçon. Ce changement brutal de climat arriva un matin d'automne, alors qu'elle se rendait tranquillement à l'école en compagnie de ses amies, vêtue de son uniforme et coiffée de deux adorables petites couettes. Toutes chantaient gaiment en chœur, quand elles arrivèrent dans la cour. Attirés par la voix pour le moins aigües, tous les yeux des élèves étaient rivés sur les petites demoiselles qui continuaient de se donner en spectacle. So Hyeon particulièrement qui avait remarqué que Ji Wook l'observait. Ce qu'elle n'avait cependant pas remarqué c'était cette petite marche sur son chemin. Entre deux notes, sous le regard surpris de ses camarades, So Hyeon tribucha, tombant finalement dans la terre humide. Les éclats de rire fusèrent, tandis que la petite cherchait désespérément de l'aide. Celle qu'elle attendait bien évidement le plus c'était la sienne, mais il ne bougea pas, préférant lui aussi se moquer d'elle.

« Ji Wook; aides-moi s'il te plait. Je crois que je me suis fait mal.. »
« Débrouilles-toi, j'aime pas les pouilleuses dans ton genre ! »

► Le ciel était d'un bleu parfait et la journée avait été parsemée de petits bonheurs comme la rencontre d'une personne très sympathique, une excellente note à un devoir particulièrement difficile qui avait fait enrager la plupart de ses camarades ou encore de savoir qu'il ne restait qu'une nuit avant son départ pour un week end en famille. Décidément, rien ne semblait capable de gâcher cette merveilleuse journée. Un grand sourire aux lèvres, So Hyeon marchait doucement et sereinement en direction de sa maison. Son esprit était occupé à décider des vêtements qu'elle allait prendre pour le séjour, sans oublier les chaussures et tout ce qui allait avec. Elle était tellement concentrée qu'elle ne fit pas attention à la voiture garée devant chez elle. Aussi sa surprise fut-elle grande lorsqu'elle nota la présence d'un manteau inconnu dans l'entrée. Il était long et rouge, d'une grande élégance. Il devait coûter cher, de ce fait il ne pouvait appartenir à sa mère. Curieuse de connaître l'identité de l'invité, So Hyeon se rua dans le salon, où elle découvrit horrifiée, son père dans les bras d'une femme. La coréenne ne put retenir un petit cri qui attira l'attention des deux adultes.

« So Hyeon ? Qu'..qu'est ce que tu fais là ? Je croyais que tu allais tous les vendredi soir chez ton amie ? »
« … Je.. Je suis rentrée plus tôt pour préparer..mes affaires.. »
« Ma chérie.. Ce que tu viens de voir doit rester entre nous, d'accord ? »

L'étudiante jeta un coup d'œil vers la femme au rouge à lèvres écarlate, puis hurla. Hurla comme elle ne l'avait encore jamais fait. Parce que à ce moment là, c'était la seule chose qu'elle avait pu trouver afin de se libérer de cet excès de colère qui l'envahissait. L'image paternelle parfaite et protectrice venait de se briser, emportant avec elle le peu d'innocence qui pouvait lui rester. Malgré les cadeaux de son père, elle avoua ses péchés à sa mère, préférant l'éloigner de celui qu'elle voyait désormais comme un monstre.

► Vêtue d'une robe noire assez courte mais d'une grande grâce, So Hyeon était plus rayonnante que jamais. La raison d'un tel épanouissement était l'amour parfait qu'elle vivait avec un homme de vingt ans ans son aîné. Malgré ses 20 ans, la coréenne était persuadée d'avoir trouvé la perle rare. Ses rêves d'enfant ne l'avaient pas vraiment quittée, chaque soir, elle rêvait paisiblement de mariage et de famille. Ses désirs s'étaient amplifiés lorsque son compagnon l'avait invitée dans ce restaurant si côté et luxueux. A dire vrai, elle s'attendait à recevoir une demande ce soir là, l'endroit était à ses yeux propice à une telle occasion. Excitée comme une puce, elle attendait à sa table que l'invité de marque arrive. Pour patienter et se changer les idées, elle n'avait rien trouvé de mieux à faire que de regarder cet impressionnant tableau accroché au mur. Dans une forêt aux couleurs de l'automne, une jeune femme – nue – était allongée et couverte de sang, morte. So Hyeon frissonna quand soudain, elle entendit la voix de son bien aimé. Le repas se passa à merveille, quoi qu'un peu long pour la jeune femme qui attendait le plus patiemment possible la déclaration de l'homme.

« So Hyeon ? »
« Oui ? »
« Cette soirée t'a plu ? »
« Oui bien sûr, mais tout ça cache quelque chose. Non ? »
« Je vois que tu as compris.. Je tenais à t'offrir ceci avant de nous quitter, je suis heureux que cela t'ai fait plaisir. »
« Nous quitter ? »
« Oui, il se trouve que ma femme a été mutée, je suis donc obligée de la suivre. Notre relation ne peut donc plus durer, c'est bien dommage car je t'appréciais vraiment. »
« Ta femme ? Tu ne m'as jamais dis être marié.. »
« J'ai dû oublier, pardonne-moi. »

Et voilà comment une fois de plus, son bonheur fut gâché par ce que l'on osait appelé un homme. C'était pour ainsi dire la goutte d'eau qui fait déborder le vase et comme on le dit si bien, la vengeance est un plat qui se mange froid.